- sieste
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siesten. f. Repos que l'on prend après le repas de midi.⇒SIESTE, subst. fém.Temps de repos, avec ou sans sommeil, qui se prend après le repas de midi, principalement dans les pays chauds. Petite, longue sieste; heure de la sieste; faire la sieste. Le sable est éblouissant et la mer miroite. Le monde stupéfié s'affaisse lâchement et fait la sieste, une sieste qui est une espèce de mort savoureuse où le dormeur, à demi éveillé, goûte les voluptés de son anéantissement (BAUDEL., Poèmes prose, 1867, p. 117). Une excellente sieste achève de me remettre d'aplomb (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 918).♦ P. méton., rare. Personne qui fait la sieste. Avec l'accablante chaleur, les hommes se sont mis à dormir (...), partout, des siestes lourdes qui s'écroulent au fond de la tranchée et qu'il faut enjamber (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 225).— P. ext. Temps de repos pris au cours de la journée. Souvent, à la fin du jour, quand j'étais allé y faire [dans le petit bois] une sieste avec Albertine, nous nous étions levés en voyant le soleil descendre (PROUST, Sodome, 1922, p. 1130).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1661 dormir la sieste ([D'OUVILLE] = [A. LE MÉTEL, sieur d'O.], trad. d'A. DE CASTILLO SOLORZANO, La Fouyne de Seville, p. 71 et 237 ds Fonds BARBIER); 1670-1700 faire la Siesta [à Madrid] (B. MARTIN, Voyages faits en divers temps en Espagne, en Portugal, etc., p. 83 ds REINH., p. 45); id. faire sa Sieste [à Grenade] (ID., ibid., p. 170, ibid., p. 46). Empr. à l'esp. siesta « sieste » (dep. ca 1220-50, BERCEO), issu p. ell. du lat. hora sexta « la sixième heure du jour », c'est-à-dire la sixième des heures canoniales qui correspondait à l'heure de midi, donc l'heure la plus chaude. Voir COR.-PASC. et FEW t. 11, p. 559b. Fréq. abs. littér.:312. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 154, b) 388; XXe s.: a) 537, b) 663.
DÉR. Siester, verbe intrans., rare. Faire la sieste. J'attends patiemment deux heures, résistant de mon mieux à une forte envie de siester (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 301). — []. — 1re attest. 1872 (Journ. offic., 19 sept., p. 4935, 2e col. ds LITTRÉ Suppl.); de sieste, dés. -er.
BBG. — QUEM. DDL t. 30.sieste [sjɛst] n. f.ÉTYM. 1715, Lesage; siesta, 1660; esp. siesta, du lat. sexta (hora) « sixième heure, midi ».❖♦ Repos (accompagné ou non de sommeil) pris après le repas de midi. ⇒ Méridienne (→ Entendre, cit. 63; 1. kief, cit. 1; ressaisir, cit. 4). || Faire la sieste (→ Matinée, cit. 5). || Faire une petite sieste. || L'heure de la sieste. — Par ext. Sommeil, assoupissement (→ aussi 2. Pêcher, cit. 3).1 Le monde stupéfié s'affaisse lâchement et fait la sieste, une sieste qui est une espèce de mort savoureuse où le dormeur, à demi éveillé, goûte les voluptés de son anéantissement.Baudelaire, le Spleen de Paris, XXV.2 Le sommeil de la sieste : un curieux sommeil, où, au milieu de l'évanouissement de l'être, il y a, dirais-je, une perception poétique de ce qui se passe autour de ce sommeil.Ed. et J. de Goncourt, Journal, 10 mai 1892, t. IX, p. 33.3 Mes siestes, qui naguère étaient d'une demi-heure au plus, durent parfois près de deux heures, sans préjudice aucun pour le long sommeil de la nuit.Gide, Journal, 10 janv. 1943.❖DÉR. Siester.
Encyclopédie Universelle. 2012.